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Sujet CAPES 2015, Marsé

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Sujet CAPES 2015, Marsé Empty Sujet CAPES 2015, Marsé

Message par Admin Ven 5 Juin - 8:56

VERSION

- ¡Este país de todos los demonios!
Su padre en calzoncillos enciende y apaga la linterna eléctrica por tercera vez verificando su mal funcionamiento, y por tercera vez maldice su suerte. Diríase que el contacto anómalo de una pila desajustada en la vieja linterna obra en su ánimo como una afrentosa metáfora del malhadado país que tanto aborrece. También se podría pensar que lanza señales en clave para alguien oculto en la sombra, si no fuera porque está solo en el dormitorio y con las contraventanas cerradas. Y es que incluso visto así, desgreñado y soñoliento, sentado al borde de la cama, en calzoncillos y con ligas y calcetines en las piernas peludas, persiste en él la imagen del hombre de acción que reniega de la rutina cotidiana y no se resigna a la derrota. Su perfil alerta parece husmear la adversidad, y, presto una vez más a afrontarla, se yergue súbitamente y resopla, guarda la linterna en el maletín abierto a su lado y comienza a vestirse.

Ese maletín ya debe contener el revólver, el veneno y los cepos, piensa su hijo mirando por la rendija de la puerta entreabierta. El chaval espera un minuto, indeciso, y al cabo entra en el cuarto con los puños en los bolsillos y haciéndose el duro.
- Quiero ir contigo, padre. Te ayudaré a matarlas.
- Ni hablar.
Deja pasar unos segundos e insiste con voz lastimera:
-Por favor. Me gustaría mucho.
Su padre se calza las botas de agua y resopla impaciente.
– Está bien, pesado. Pero no te hagas ilusiones, me esperarás en la calle.
– ¿Todo el rato?
– Todo el rato. No entrarás. Así que te llevas tus partituras y aprovechas el tiempo.
– ¿Puedo coger tu revólver un momento?
– ¿Qué revólver? ¿Crees que estamos en una película de tiros? ¡Vaya con el famoso pianista aclamado en el mundo entero!
La sombra de la nube remontando despacio la fachada del cine Selecto se le antoja un telón escénico subiendo, cuando, ya solo y resignado a la espera, hinca la rodilla en la acera para atarse el cordón del zapato. Una tarde de abril, soleada y ventosa. El tráfico es escaso y la gente que sube o baja por la calle Salmerón no parece detectar el olor del veneno que sin duda, piensa él, ahora mismo se filtra silencioso y verde como un gas mortífero por debajo de la puerta precintada del cine y por entre las junturas de la ventana de la cabina de proyección. Ve a los hombres de la brigada matarratas entrar uno tras otro por una pequeña puerta lateral. Llega cada uno por su lado a intervalos de medio minuto; son tres, dos con ropa de faena y uno de paisano. Pasan por su lado deprisa y sin fijarse en él, que conoce a los dos primeros. El de paisano se llama Luis y suele venir a desayunar con su padre cuando este pasa temporadas en casa, el otro es Manuel y llega en bicicleta; al último lo incluye en la brigada porque al caminar gasta el mismo aire furtivo que los otros, las manos en los bolsillos del mono azul deslucido y la cabeza hundida entre los hombros, como si se avergonzara públicamente de sus habilidades raticidas. Tiempo atrás, cuando era un crío, había imaginado a los hombres matarratas moviéndose igual que seres metálicos y achaparrados de ojos verdes y con dedos como cuchillos.

Entretiene la espera en la calle cantando con voz nasal y pelma «Soy el rata primero, y yo el segundo, y yo el tercero», parodiando la tonadilla zarzuelera a la que su profesor de solfeo tiene mucho apego y suele entonar al sentarse al piano. Al poco rato se aburre a morir, y entonces se dedica de forma obsesiva y detallada a figurarse lo que está pasando dentro del cine: imagina sentir en la nariz el cosquilleo de los pesticidas flotando sobre la platea, ve las ratas azules estirando la pata con la barriga inflada y vomitando espumarajos sanguinolentos, arrastrándose debajo de las butacas y al pie de la pantalla y también entre bastidores, en los urinarios y en los camerinos de los artistas; ve a su padre con un ejemplar asido por el rabo, una rata grande con papo y un mechón de pelos blancos como la nieve sobre el ojo sanguíneo, enrabietado por el veneno; lo ve todo desde la calle y lo vive intensamente sin que se le escape un detalle.

Juan Marsé, Caligrafía de los sueños (2011)

Questions (en français)

1. Après avoir identifié la nature et la fonction des unités soulignées dans « haciéndose el duro » ; « El de paisano » ; « Soy el rata primero », vous caractériserez la séquence dont elle fait partie (sic avec une faute de français). Vous comparerez ensuite la construction de ce type de séquence en espagnol et en français pour justifier enfin votre traduction.

2. Après avoir identifié la nature et la fonction des unités soulignées dans « se podría pensar que » ; « comienza a vestirse » ; « sin que se le escape un detalle », vous expliquerez leur emploi dans les trois séquences. Vous justifierez ensuite leur traduction en français.

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Sujet CAPES 2015, Marsé Empty Re: Sujet CAPES 2015, Marsé

Message par Linar Ven 5 Juin - 19:14

Bonjour,
Je sais que pour beaucoup d’entre vous la traduction est presque naturelle et on n’arrive pas à expliquer comment on fait, ça devient mécanique. Est-ce qu’il y a une façon de mieux traduire, en analysant la structure grammaticale ? Y a-t-il des structures à apprendre par cœur ? J’avoue que des fois, je ne sais pas comment m’y prendre.
En essayant de refaire la traduction je me suis rendue compte qu’il y a des structures que je ne maitrise pas bien comme la traduction du possessif espagnol, et la traduction du pronom relatif « que ».
Merci d'avance pour votre aide
Lina

Linar

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Sujet CAPES 2015, Marsé Empty Re: Sujet CAPES 2015, Marsé

Message par TitiaN Ven 5 Juin - 21:39

Bonsoir,
Voici ma traduction :

- Ce pays de tous les démons !
Son père, en caleçon, allume et éteint la lampe électrique pour la troisième fois, vérifiant son mauvais fonctionnement, et pour la quatrième fois, maudit son sort.
On dirait que le faux contact d'une pile mal branchée dans la vieille lampe travaille dans son esprit comme une métaphore perverse du malheureux pays qu'il déteste tant.
On pourrait penser, aussi, qu'il lance des signaux en vain pour quelqu'un, caché dans l'ombre, si ce n'était pas parce qu'il est seul dans la chambre et avec les volets fermés.
Et c'est que même vu ainsi, abattu et somnolant, assis sur le bord du lit, en caleçon, avec des bretelles et des chaussettes sur ses jambes poilues, persiste en lui, l'image de l'homme d'action qui renie la routine quotidienne et ne se voue pas à l'échec.
Son profil alerte semble renifler l'adversité et, prêt, une fois de plus, à l'affronter ; il se lève, subitement, et souffle, garde la lampe dans la mallette ouverte à son côté et commence à s'habiller.
Cette mallette doit bien contenir le revolver, le poison et les pièges, pense son fils, en regardant par le creux de la porte entrouverte.
Le gamin attend une minute, indécis, et au bout du compte, entre dans la pièce, les poings dans les poches et faisant le dur.
- Je veux aller avec toi, papa. Je t'aiderai à les tuer.
- Pas question !
Il laisse passer quelques secondes et insiste d'une voix plaintive :
- S'il te plaît. J'aimerais beaucoup. [...]
Son père chausse les bottes de pluie et souffle, impatient.
- C'est d'accord, casse-pieds. Mais, ne te fais pas d'illusions, tu m'attendras dans la rue.
- Pendant tout ce temps ?
- Pendant tout ce temps. Tu n'entreras pas. Donc, tu prends tes partitions et tu passes ton temps.
- Puis-je prendre ton revolver un instant ?
- Quel revolver ? Tu crois que nous sommes dans un film d'armes à feu ? Que le célèbre pianiste soit acclamé dans le monde entier !
L'ombre du nuage remontant, lentement, la façade du cinéma Selecto lui antépose un rideau de scène montant, quand, déjà seul et résigné à l'attente, il plie son genou sur le trottoir pour nouer les lacets de sa chaussure.
Un après-midi d'avril, ensoleillé et venteux.
Le trafic est faible et les gens qui montent ou descendent la rue Salmerón ne semblent pas détecter l'odeur du poison qui, sans doute, pense-t-il, s'infiltre, désormais, silencieux et vert comme un gaz mortel en-dessous de la salle de projection.
Il voit les hommes de la brigade de dératisation entrer l'un après l'autre par une petite porte sur le côté.
Chacun arrive de son côté, à intervalles d'une demi-minute ; ils sont trois, deux avec une tenue spéciale et un en paysan.
Ils passent à côté de lui, pressés, et sans le regarder lui, qui connaît les deux premiers.
Celui en paysan s'appelle Luis et a l'habitude de venir prendre le petit déjeuner avec son père, quand ce dernier passe des journées à la maison, l'autre, c'est Manuel et arrive à vélo, le dernier, il fait partie de la brigade parce qu'en marchant, il utilise le même air furtif que les autres, les mains dans les poches du bleu de travail, d'un bleu délavé, et la tête rentrée entre les épaules, comme si publiquement, il avait honte de ses gestes raticides.
Quelques temps auparavant, quand il était enfant, il avait imaginé les hommes qui dératisent bougeant comme des êtres en métal et pourvus de yeux verts et avec des doigts comme des couteaux.
Il entretient l'attente dans la rue en chantant d'une voix nasale et rauque "Je suis le rat numéro 1, et moi, le numéro 2, et moi, le numéro 3" parodiant l'opérette que son professeur de solfège aime beaucoup et a l'habitude d'entonner en s'asseyant au piano.
En peu de temps, il s'ennuie à mourir, il se dédie, alors, de façon obsessive et détaillée, à imaginer ce qui est en train de se passer à l'intérieur du cinéma : il imagine sentir, dans le nez, l'odeur des pesticides flottant sur le plateau, il voit les rats bleus cassant leur pipe avec le ventre enflé et vomissant de la mousse sanguinolente, se traînant sous les sièges et au pied de l'écran et aussi entre les marches, dans les urinoirs et dans les loges des artistes, il voit son père avec un exemplaire tenu par la queue, un rat grand avec un cou et une petite mèche de poils blancs comme la neige sur l'oeil sanguinaire, ravagé par le poison, il voit tout de la rue et il le vit, intensément, sans que ne lui échappe un détail.
Juan Marsé, Caligrafía de los sueños (2011)


TitiaN

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Sujet CAPES 2015, Marsé Empty Re: Sujet CAPES 2015, Marsé

Message par Admin Sam 6 Juin - 10:44

Voici une première liste avec les principaux problèmes que pose la traduction de TitiaN. Il y a d’autres aspects discutables que vous êtes libres de relever et commenter. Mais je me limite à ces quelques points pour lancer la réflexion.
Remarque générale : Marsé est l’un des écrivains espagnols les plus importants de ces dernières décennies (Il faudrait au moins avoir lu Si te dicen que caí, son roman le plus célèbre). Mais ce texte de version posait sans doute quelques difficultés de compréhension si on ne connaissait pas les principales caractéristiques de son univers romanesque. Il convenait sans doute de savoir que le monde littéraire de Marsé repose sur l’imagination débridée d’un groupe d’enfants pauvres dans la Barcelone de l’après-guerre. Ces derniers interprètent la réalité misérable qui les entoure à partir des bribes, plus ou moins légendaires, du discours des vaincus (dont ces enfants font des persécutés ou des clandestins). Passant leur temps dans la rue, ces enfants transforment ainsi les adultes en héros improbables ou d’affreux méchants en mélangeant les aspects de la vie quotidienne avec les scénarios de films – le cinéma étant leur grande passion. Le passage que vous deviez traduire se trouvait donc, comme toujours chez Marsé, à la frontière entre un vécu de dénuement et de saleté (les rats dans le cinéma) et un imaginaire issu des films de gangsters (le révolver du père n’existe pas).


[NB : pour des raisons techniques, il vaut mieux si votre intervention prend du temps, l’écrire sur un fichier texte puis faire un copié-collé. Sinon, vous risquez de dépasser le temps imparti pour les réponses et votre message disparaîtrait au moment de cliquer sur « envoyer »]
“desajustada”  “mal branchée”
“afrentosa”  “perverse”
“en clave” - “en vain”
“desgreñado” - “abattu”
“con ligas” - “avec des bretelles”
“no se resigna” - “ne se voue pas”
“y, presto una vez más a afrontarla, se yergue” - « et prêt, une fois de plus, à l'affronter ; il se lève, »
“ya debe” -  “doit bien”
“y aprovechas el tiempo” - “tu passes ton temps”
“una película de tiros” - “un film d’armes en feu”
“¡Vaya con el famoso pianista aclamado en el mundo entero!” - “Que le célèbre pianiste soit acclamé dans le monde entier !”
“se le antoja” - “lui antépose”
“por debajo de la puerta precintada del cine y por entre las junturas de la ventana de la cabina de proyección” - “en-dessous de la salle de projection”
“uno de paisano” - “un en paysan”
“el de paisano” - “celui en paysan”
“lo incluye en la brigada” - “il fait partie de la brigade »
“habilidades” - “gestes”
“y achaparrados de ojos verdes” - “et pourvus de yeux verts »
“Entretiene la espera” - “entretient l’attente”
“pelma” - “rauque”
“tonadilla zarzuelera” - “opérette”
“la platea” - “le plateau”
“entre bastidores” - “entre les marches”
“con papo” - “avec le cou”
“sanguíneo” - “sanguinaire”
“enrabietado” - “ravagé”

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Message par TitiaN Sam 6 Juin - 13:18

Bonjour,
J'ai essayé de mettre ma version en document mais ça ne marchait pas.
Ma traduction, c'est celle que j'ai écrite pour le concours.
En gros, mes fautes sont plus des fautes de sens que des fautes de grammaire ou des barbarismes ou solécismes ?

TitiaN

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Message par Admin Sam 6 Juin - 14:07

Oui, ce sont des fautes de sens, pas des fautes de langue en français. Normalement votre traduction correspond à celle d'une personne dont la langue maternelle est le français, pas l'espagnol. Ce sont les "hispanohablantes" qui font des fautes de grammaire ou des barbarismes. Mais il y a des exceptions car chacun a son histoire individuelle qui ne correspond pas forcément aux cas les plus fréquents du point de vue statistique.

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Message par TitiaN Dim 7 Juin - 19:18

Bonsoir,
Merci de la réponse.
Pour les questions de grammaire, en revanche, surtout la première, avec l'emploi de "el", je sèche.
Je sais qu'il s'agit d'un déterminant, plus précisément, d'un article défini masculin singulier. Mais, pour le premier exemple "haciéndose el duro" ou pour le dernier exemple, "soy el rata primero", les verbes "hacerse" et "ser", sont-ils des verbes d'état, comme en français ? Si oui, "el duro" et "el rata primero" sont des attributs du sujet. Mais, dans le dernier exemple, pourquoi est-ce "el rata" et non "la rata" ? Pour le deuxième exemple, "el de paisano", ne serait-ce pas une substantivation ?

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Sujet CAPES 2015, Marsé Empty Re: Sujet CAPES 2015, Marsé

Message par alexM Dim 7 Juin - 19:59

bonsoir,
je pense que peut-être pour "el rata " ça pourrait venir de la chanson donc pour style poétique;pour le deuxième je pense aussi que c'est une substantivation , mais du coup , quel serait le lien entre les deux?

alexM

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Sujet CAPES 2015, Marsé Empty Re: Sujet CAPES 2015, Marsé

Message par TitiaN Dim 7 Juin - 20:53

Alors, "el de paisano" est la même structure que "lo de + substantif" et se traduit par "en ce qui concerne...". Ici, "el de paisano" signifie "celui en civil" car le narrateur énumère les différents membres de la brigade.

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Message par barbara80 Lun 8 Juin - 13:41

Bonjour,
J'ai un peu honte de vous présenter ma traduction vu la note et les erreurs que j'ai pu voir moi-même. Je vous la mets quand même telle quelle... car j'ai besoin d'avoir des conseils...
- Ce pays de tous les diables !
Pour la troisième fois son père en caleçon allume et éteint la pile éléctrique en vérifiant le mauvais fonctionnement, et pour la troisième fois il maudit sa chance. On dirait que le contact bizarre d’une batterie mal rangée dans la vieille pile produit dans son âme une sorte de défiante métaphore du monde maudit que si bien il deteste.
On pourrait aussi croire qu’il lance des signaux en codes pour quelqu’un caché dans le noir, si ce n’était qu’il était seul dans la chambre avec les volées fermées.
Et même en le voyant ainsi, decoiffé et avec sommeil, assis sur le rebord du lit, en caleçon, avec les bretelles et chaussettes sur les jambes poilues, il garde cette image d’homme d’action qui refuse la routine quotidienne et qui ne se resigne pas à la défaite.
Son profil en alèrte semble renifler l’aversité et prêt à lui faire face encore une fois, d’un coup, il se lève et souffle, il range la pile dans la valise ouverte à côté et il commence à s’habiller.
Cette petite valise doit contenir le revolver, le poison et les trappes, pense-t-il son fils en regardant par la porte entreouverte. Le gamin attend une minute, indécis, et ensuite il entre dans la pièce avec les poings dans les poches, en prenant une aire de mechant.
- Je veux venir avec toi, papa. Je t’aiderai à les tuer.
- Même pas en rêve.
Il laisse passer quelques secondes et il insiste avec une voix suppliante
- S’il te plaît. J’aimerais bien.
Son père se met les bottes en caoutchouc et souffle impatient.
- D’accord, tu es lourd. Mais ne te fais pas d’illusions, tu m’attendras dans la rue.
- Tout le temps ?
- Tout le temps. Tu n’entreras pas. Amène donc tes feuilles de musique et profite du temps que tu auras.
- Est-ce que je peux prendre ton revolver un moment ?
- Quel revolver ? Est-ce que tu crois qu’on est dans un film d’action ? Quel pianiste acclamé dans le monde entier !
L’ombre du nuage qui remonte lentement la façade du cinéma Selecto lui semble les rideaux d’un théâtre qui s’ouvrent, quand, une fois seul et resigné à attendre, il plie le genou sur le trottoir pour nouer les lacets de sa chaussure.
Un après-midi d’avril, ensoleillé et avec du vent. Il n’y a pas beaucoup de traffic et les gens qui marchent dans la rue Salmerón ne semblent pas détecter l’odeur de poison qui sans doute, pense-t-il, en ce même moment se répand, silencieuse et verte comme un gaz mortel en-dessous de la porte précédemment condamnée du cinéma et entre les joints de la fenêtre de la cabine de projection.
Il voit entrer l’un après l’autre les hommes de l’équipe de desinféstaction par une petite porte latérale.
Chacun arrive de son coté à intervalles de trente secondes, ils sont trois, deux en uniforme et un habillé normalement. Ils passent près de lui sans lui prêter attention ; il connaît les deux premiers. Celui sans uniforme s’appelle Luis et il a l’habitude d’aller déjeuner chez son père quand il passe des periodes à la maison, l’autre est Manuel et il arrive en vélo ; il inclut le dernier dans l’équipe parce que, quand il marche, il a la même aire furtive que les autres, les maison dans les poches du survêtement bleu usé et la tête enfoncée dans les épaules, comme s’il avait honte de montrer ses habilités raticides.
Dans le passé, quand il était un enfant, il s’était imaginé que les hommes de la désinfestaction bougeaient comme des êtres métalliques, allumés par des yeux verts et avec les doigts ressemblant à des couteaux.
Pour tuer l’attente dans la rue il chante avec une voix nasale et basse « je suis le rat numéro un, et moi le numéro deux, et moi le numéro trois » en faisant une parodie du motif en style zarzuela que son professeur de solfège adore bien et qu’il a l’habitude d’entonner quand il s’assoit au piano.
Au bout de peu de temps il s’ennuit à mort et il se dédie donc à s’imaginer de forme obsessive et détaille ce qu’il est en train de se passer à l’intérieur du cinéma : il imagine sentir dans le nez les chatouilles des pesticides qui alègent dans la platée, il voit les rats bleus en train de mourir avec le ventre gonflé et de vomir de la mousse avec du sang, de trainer leur corps dessous des fauteuils et aux pieds de l’écran at aussi parmi les …, dans les toilettes et dans les vestiaires des artistes ; il voit son père avec un exemplaire saisi par la queue, une grosse souris avec du ventre et une mèche de poils blancs comme la neige sur l’œil rouge de sang, enragé par le poison ; il voit tout cela de la rue et il le vit profondément sans qu’un détail lui échappe.

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Message par TitiaN Lun 8 Juin - 19:17

Barbara80,
Je vais te donner des conseils que j'ai moi-même reçus de mes profs de fac, il y a quelques années !
1. Lire et relire le texte
2. Faire un résumé du texte (Qui parle ?, De quoi ?, Quand ?, Où ?)
3. Traduire phrase par phrase et même s'il le faut, faire une analyse de la phrase en soulignant le verbe conjugué, le(s) sujet(s) et le(s) complément(s)
4. Si tu butes sur un ou plusieurs mot(s), essaie de le décortiquer (préfixe, radical, suffixe)

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Sujet CAPES 2015, Marsé Empty Re: Sujet CAPES 2015, Marsé

Message par TitiaN Lun 8 Juin - 19:52

En français, on ne traduira pas toujours un gérondif espagnol par "en + participe présent".
Un gérondif, en espagnol, peut se traduire de différentes façons en français. On peut le traduire par un simple participe présent ou par une subordonnée circonstancielle (cause, temps, lieu, manière, conséquence....). Mais, je veux bien ou quelqu'un d'autre s'il veut, refaire un point de grammaire dessus.
Le mot "désinfestaction" n'existe pas en français. C'est le mot "désinfection" qui existe.
En espagnol, le complément de manière peut être introduit de différentes façons : avec la préposition "con", la préposition "de" ou en mettant l'adjectif avant le sibstantif "cruzadas las manos". En français, nous ne sommes pas obligés de mettre la préposition "avec", mais écrire le complément entre virgules, ce qui est, d'après moi, plus littéraire et moins lourd.
Il faut faire attention à ne pas confondre "air" et "aire".


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Sujet CAPES 2015, Marsé Empty Re: Sujet CAPES 2015, Marsé

Message par Linar Mar 9 Juin - 6:56

Merci Laëtitia,
Le problème est qu’il n’y pas une grammaire qui donne les structures de l’espagnol vers le français comme il existe du français vers l’espagnol (Gerboin et Bedel). Ou tu connais une grammaire qui aide l’hispanophone à traduire vers le français ?
Tu crois aussi qu’en transcrivant une page par jour (en français et en espagnol), ça aide à améliorer la traduction ? Si oui, comment le faire et quoi transcrire ?
Pour l’analyse des phrases, est-ce que tu connais un livre qui aide à identifier les structures. Par exemple comment identifier les différents compléments circonstanciels.
Cordialement
Lina

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Sujet CAPES 2015, Marsé Empty Re: Sujet CAPES 2015, Marsé

Message par TitiaN Mar 9 Juin - 18:41

Linar,
Je possède les grammaires de Bedel et Gerboin, que je trouve très bien. J'ai, aussi, le Bescherelle et le Bled en français et en espagnol. Je n'en connais pas d'autre(s).
Mais, moi, je fonctionne plutôt par fiche. Je me fais des fiches de grammaire. Je traite un thème et je fais une synthèse de ce point de grammaire en français et en espagnol. Donc, en fait, ce sont des fiches synthétiques et comparatives.
Quand tu dis : "Pour l’analyse des phrases, est-ce que tu connais un livre qui aide à identifier les structures. Par exemple comment identifier les différents compléments circonstanciels." Tu voudrais savoir pour le français ou l'espagnol ?
Laëtitia

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Sujet CAPES 2015, Marsé Empty Re: Sujet CAPES 2015, Marsé

Message par Linar Mar 9 Juin - 19:27

Merci Laëtitia pour tes réponses.
Je voudrais bien que tu me montre comment tu fait tes fiches synthétiques et comparatives pour mes donner une idée et faire les miennes. Je crois qu'il faut connaître très bien la grammaire de deux langues.
L'analyse des phrases, c'est pour les deux langues. Je n'ai pas fait un cursus universitaire en espagnol, et donc je ne suis pas familiarisée avec les termes linguistiques et l'analyse morphosyntaxique des phrases.
cordialement
Lina

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Sujet CAPES 2015, Marsé Empty Re: Sujet CAPES 2015, Marsé

Message par barbara80 Mer 10 Juin - 8:43

Läetitia moi aussi je serai très intéressée de voir une de tes fiches pour savoir comment m'y prendre, si cela ne te dérange pas biensûr.

barbara80

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Sujet CAPES 2015, Marsé Empty Re: Sujet CAPES 2015, Marsé

Message par TitiaN Mer 10 Juin - 17:05

Je posterai des fiches dans la partie grammaire. Je le ferai ce week-end.
Barbara80, de quelle région es-tu ?
Laëtitia

TitiaN

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Message par Admin Ven 12 Juin - 19:07

@Barbara80.
Vous avez mieux compris que TitiaN le texte de Marsé mais c'est le français qui pose problème dans votre cas. Il est un peu trop approximatif pour un concours de recrutement. Il y a des faux-sens ("pile" pour "lampe de poche"), des incorrections ("que si bien il déteste" pour "qu'il déteste tant" : le français n'a pas l'habitude de mettre le verbe à la fin comme cela arrive en espagnol), ces confusions entre mots ("volées" pour "volets", etc.). On ne peut guère vous donner des conseils de méthode limités à l'exercice de la traduction puisque vos difficultés proviennent d’une maîtrise insuffisante du français. La version vous défavorise et il est difficile de faire des progrès rapides quand le problème est global. Il faut lire le plus possible de textes littéraires en français d’auteurs, d’époques et de styles divers, noter tout ce qui vous semble un peu étrange ou différent de ce que vous écririez vous-même spontanément et vérifier dans une bonne grammaire comme « Le Bon usage » de Grévisse qui offre un nombre considérable d’exemples pour tous les points délicats du français (cette référence vaut aussi pour les francophones).

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Message par barbara80 Dim 14 Juin - 12:38

Bon dimanche à tous!
Merci beaucoup pour les conseils et l'avis donnés: je suis une grande lectrice et je devore les livres facilement donc je metterai de côté mes livres en espagnol pour me plonger dans la lecture en français...
Je suis consciente que mon niveau de français ne m'aide pas du tout (d'ailleurs l'année dernière j'avais eu une bien meilleure note en thème): je n'ai pas d'études en langue français mis à part ceux du collège/lycée en tant que langue étrangère et je suis arrivée en France début 2008 et je suis arrivée à un point où je stagne...

@Laëtitia je suis de la région toulousaine...

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Message par Admin Dim 14 Juin - 14:01

Si nunca has estudiado francés más allá de la segundaria, lo que consigues está muy bien. Las grandes lectoras devoran libros como churros pero también tienes que leer despacio. Unas veces a gran velocidad para impregnarte del idioma literario de forma inconsciente (que es lo más eficaz a largo plazo), otras veces con el boli en la mano para memorizar en la conciencia aspectos del léxico y la gramática (que es lo más útil cuando no tienes la eternidad por delante).



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